Où le (Super)-Héros reflète l'esprit de contradiction

 

Cet article peut paraitre familier, une impression de déjà lu, mais il existe tant d'interprétations possibles à la révélation du Héros qui sommeille en chacun de ces personnages qu'il me semble important d'en exposer plusieurs, ou du moins celles que je perçois.

 


                Être un (Super)-Héros, qu'est ce que cela signifie ? Botter des fesses ? Se promener en collants ? Être un modèle patriotique ? Défendre la veuve, l'orphelin et la Cité ? Être un guide ? Se défaire des chaines matérielles et morales ? Être à la frontière entre Dieux et mortels ?
Les "critères de sélection" semblent être innombrables. Pourtant, certains prévalent sur d'autres. Il a été fait mention dans les articles précédents de la réalisation de son potentiel comme facteur crucial de "l'apparition" du (Super)-Héros. C'est de cette réalisation dont il sera ici question, vue sous un autre jour. Ce court article est donc un complément aux autres et a pour but de donner une nouvelle lecture à cette révélation.

Se construire: en voilà une tâche ardue. Nous naissons. Nous grandissons. Nous intégrons des codes, des valeurs, une morale. Nous nous construisons en calquant notre image à celle des autres, celle d'un modèle qui nous sert de repère.
Mais vient un jour où les images sur lesquelles on se calque et se construit ne suffisent plus à savoir qui l'on est, où l'argument d'autorité n'a plus de légitimité. Ce jour est celui du passage à l'âge adulte. Or, ce passage ne peut se réaliser que si l'individu traverse une remise en cause de lui même, de son identité sans les autres. Les choses sont comme elles sont, mais pourquoi ? Qu'elle sont les raisons qui font que je suis moi et pas un autre ? Savoir qui l'on est ne suffit plus. Seul sentir qui l'on est importe. 
Tel Clark Kent jeune sachant qu'il est voué à achever de grandes choses mais ayant parfois peur d'endosser le rôle de sauveur, l'individu en construction, bien que sachant de quoi il est fait, est effrayé par l'optique de remettre ce bien fondé en question. Or, comment sentir qui l'on est sans l'esprit de contradiction pour tout remettre en question ?
C'est en partie cet esprit de contradiction qui permet l'apparition du (Super)-Héros. Car oui, même si celui-ci est conscient de son élection, de son destin hors du commun, ce n'est qu'en le remettant en question qu'il accède au statut qu'on lui connait. En effet, comment hériter entièrement d'une identité qui nous est donnée, qui nous semble due, sans la remettre en cause ?
Dans un monde où notre identité nous est donnée et non pas offerte en récompense d'une quête, où l'anonymat semble de rigueur, le (Super)-Héros remet celle-ci en question. Et d'ailleurs, qui peut prétendre sentir qui il est réellement avant d'avoir remit en cause ce qui fait de lui ce qu'il prétend être ? Savoir qui l'on est permet de vivoter, sentir qui l'on est permet de vivre ! C'est cette tâche qu'accomplie le (Super)-Héros en interrogeant son élection, pour finalement y revenir.


Ainsi, le voyage du (Super)-Héros, et par extension, de l'individu en construction, est parfois effrayant car l'on craint qu'il ne mène vers des contrées lointaines et étrangères, dont on ignore tout, alors qu'il n'a pour seul but de rendre limpide ce que l'individu savait juste, sans le sentir justifié ni mérité, et de lui permettre de poursuivre sa route, dans la pleine lumière de l'identité qui lui est due et qu'il mérite désormais. 



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